Agra : blablabla et blablabla

Nous partons de Khajuraho vers 7h30 après avoir ingurgité un petit déjeuner en vitesse. Nous nous faisons emmener gracieusement à la gare par deux touristes français qui avait loué une voiture avec chauffeur afin de visiter le Nord de L’inde. La classe! Nous économisons donc un rickshaw qui nous aurait surement carotté. Ça met de bonne humeur!

Nous arrivons le soir à Agra et comme à notre habitude nous jouons des coudes pour prendre un billet de train pour notre future destination (à savoir ici Jaipur), négocions notre touk touk, faisons la tournée des guesthouses et négocions notre chambre. Nous en trouvons une correcte avec un responsable ma foi sympathique qui accepte notre tarif si nous lui promettons de passer nos trois jours à Agra chez lui. Une poignée de main après, le deal est accepté.

Le lendemain nous partons visiter le Taj Mahal. Dès que nous mettons le pied dehors nous sommes assaillis par les chauffeurs de rickshaw et commerçants. C’est qu’ils sont agressifs ici. Ils ne lâchent pas le morceau. Tu as beau leur dire que tu veux marcher, ils s’accrochent à toi. Le Taj Mahal se situe à 5 minutes à pied de notre guesthouse…

Après s’être acquitté d’un droit d’entrée de 8 euros (aïe, ça fait mal, c’est quand même la moitié de notre budget moyen journalier en Inde) nous sommes fouillés ainsi que notre sac. Jusque-là rien d’anormal. Jordi se fait confisquer son paquet de cigarette plein. Direction la poubelle et surement récupéré le soir par la sécurité ;-) Nous avions dans notre sac notre jeu de cartes. Cela aussi ça ne passe pas. Nous lui disons que ce n’est pas dangereux que nous n’allons blesser personne avec. Le gardien, un peu gêné, nous dit à voix basse que c’est une question de « religion ? » . Bon, nous laissons tomber. Cela ne sert à rien de lui expliquer que nous n’avons pas l’intention de « se taper » une partie de carte devant le Taj. Encore heureux qu’il n’y avait pas nos dés parce que là nous aurions crié au scandale. Le Yam c’est sacré chez nous !

La beauté du Taj nous enlève aussitôt de la tête ce petit incident. Une merveille taillée dans le marbre, d’une précision symétrique parfaite. Une beauté indescriptible. C’est beau l’amour !

Après nous partons visiter le fort d’Agra situé à 3km du Taj. Nous décidons d’y aller à pied. Rebelotte, nous sommes interpellés de tous les côtés. Ou tu vas ? C’est loin ? C’est à 10km. Tu ne peux pas y aller à pied. Blabla et blabla. Les personnes à pied et commerçants nous demandent d’où nous venons et hop le discours attrape touriste est lancé : Ah France ! Quelle ville ? Comment ça va ? Comment tu t’appelles ? Et hop je passe au business : je vais te montrer mon magasin, juste pour regarder, pas acheter et blabla et blabla. Plus tard à Jaipur, un homme demanda à Jordi pourquoi les touristes ne voulaient pas leur parler. Jordi lui expliqua gentiment, qu’il était juste le milliardième qui venait nous accoster avec EXACTEMENT le même discours et que tous les indiens ont UNIQUEMENT le mot business à la bouche. Même si cela nous fait gentiment sourire par moment on craque.

L’aparté fait sur les businessman de l’Inde, nous partons donc pour le fort d’Agra. Sur le chemin nous sommes attristés de voir les conditions dans lesquelles sont les chevaux et dromadaires. Sur les trois kilomètres, nous croisons que des carrioles à touriste tirées par des chevaux très maigres luttant pour ne pas glisser sur le goudron. D’ailleurs nous verrons sous nos yeux un cheval s’affaler sur le sol. Nous sommes choqués. Nous restons là plantés devant ce triste spectacle.

Nous visitons donc le fort. Pour notre part rien de bien transcendant.

Le lendemain, nous partons visiter le mausolée Itimad appelé également le «baby Taj» par les indiens (ne leur demandez pas Itimad ils ne connaissent pas). Nous décidons cette fois ci de prendre un rickshaw. Nous trouvons un chauffeur qui casse le prix de tous les autres chauffeurs réunis autour de nous à savoir 20 roupies. Sur le chemin, il nous dit qu’il nous arrêtera à deux magasins, juste pour voir. A ce moment-là, nous ne savons pas ce qui nous a pris. Nous avons du avoir une perte de conscience ou peut-être que tout simplement après trois mois de voyage il est difficile de toujours devoir se battre, mais nous lui disons oui. Après les deux shops effectués, il veut nous emmener dans un troisième shop. Nous commençons à nous impatienter. Arrivé au magasin, le responsable nous accueille avec un grand sourire, nous dit qu’il ne va pas nous forcer à acheter, qu’on négociera ensemble les prix et blabla et blabla. Cela commence à nous chauffer sérieusement. Nous lui disons que oui nous sommes intéressés pour aller voir le baby Taj et surtout pas pour acheter ses bijoux. Nous remontons donc sur le touk touk. Et là, le mot de trop, le ponpon sur la Garonne, la cerise sur le gâteau, le chauffeur commence à dire que c’est loin et blabla et blabla. Nous le sentons arriver gros comme une maison. Nous le stoppons net. C’est 20 roupies et pas plus et s’il n’est pas content, on descend sans le payer… Nous descendons donc et finissons à pied. Il y a des jours comme ça où il aurait mieux fait de rester au lit.

Nous marchons donc pendant….une éternité. Nous demandons à une femme si elle connait le mausolée Itimad. Elle ne comprend pas. Nous lui disons baby Taj. Elle ne comprend pas non plus. Elle nous demande de façon très sérieuse : You know English ? Oui, nous aurions mieux fait de rester au lit…

Nous arrivons enfin au mausolée. Le baby Taj porte bien son nom. C’est le Taj Mahal en plus petit mais tout aussi splendide avec de magnifiques peintures sur le marbre joliment sculpté.

Le soir nous soufflons sur le toit terrasse de notre guesthouse offrant une splendide vue sur le Taj.

Agra est une ville incontournable pour la visite du Taj mais la pire pour le harcèlement des touristes qui est constant.